Avant-première – TH Da Freak – ‘Negative Freaks’

Avant-première – TH Da Freak – ‘Negative Freaks’

INFOS
NEGATIVE FREAKS
Nouvel album disponible le 21 mars 2025
chez Howlin Banana, Flippin Freaks
et Les Disques du Paradis

>> PRÉCOMMANDE <<
  • 01 - WAS MODE - TH DA FREAK - Negative Freaks
  • 02 - KELSO - TH DA FREAK - Negative Freaks
  • 03 - 7 PAIRS OF KEYS - TH DA FREAK - Negative Freaks
  • 04 - RAGE IS CONSUMING ME - TH DA FREAK - Negative Freaks
  • 05 - INFINITE LOVE - TH DA FREAK - Negative Freaks
  • 06 - DON'T LEAVE THE TOWN - TH DA FREAK - Negative Freaks
  • 07 - I'M STILL - TH DA FREAK - Negative Freaks
  • 08 - FAMILY TIME - TH DA FREAK - Negative Freaks
  • 09 - SNOOBY - TH DA FREAK - Negative Freaks
  • 10 - SHUT IT - TH DA FREAK - Negative Freaks
  • 11 - LOST THE KIDS - TH DA FREAK - Negative Freaks
  • 12 - WHITE PUNK ASS - TH DA FREAK - Negative Freaks
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CONCERTS
14.03 – KREUZLINGEN (CH) – Horst Klub
15.05 – PARIS – Petit Bain
22.05 – BORDEAUX – Rock School Barbey
24.05 – MAMERS – Festirock
07.11 – SION (CH) – Le Port à Franc
& autres dates à venir
EN SAVOIR PLUS
CHRONIQUE

Presque deux ans que l’on n’avait pas eu de nouvelles de Th Da Freak. Pour un groupe aussi prolifique – quatorze sorties en huit ans – le délai pouvait paraître long… et laisser présager des surprises, si tant est que l’on puisse vraiment en avoir avec un collectif qui semble avoir fait de l’imprévisibilité sa marque de fabrique. Après Coyote en 2022 et Indie Rock en 2023, on s’imaginait pourtant Thoineau Palis – guitariste, chanteur et jusqu’ici compositeur de la formation girondine – poursuivre plus avant sa quête de la belle mélodie, à la structure harmonieuse et accessible. Que ce soit dans une veine pop ou plus classiquement indie rock, le Bordelais démontrait brillamment avec ces deux albums sa capacité à enchaîner les morceaux assumant leur dimension tubesque tout en exprimant de façon plus subtile sa délicate sensibilité. Mais un artiste aussi peu conformiste peut-il considérer comme une option sérieuse de se fondre dans un moule ? N’a-t-il pas pour devoir de vivre la création dans ce qu’elle a de plus essentiel, à savoir la prise de risques permanente, condition nécessaire pour que la nouveauté éclose en ce monde ?

D’où Negative Freak, que l’on peut comprendre et ressentir comme une volonté de s’opposer à une identité figée, en puisant pour cela dans les tendances au changement, c’est-à-dire dans des mouvements aussi destructeurs que créateurs. Le Th Da Freak nouveau, c’est un peu comme si Dr Jekyll acceptait avec enthousiasme de vivre avec Mr Hyde. Et cette combinaison des forces contraires, si elle fait partie intégrante de l’identité musicale de Thoineau Palis, est ici d’autant mieux réalisée qu’elle est une œuvre collective, composée en 15 jours et enregistrée live en 4, impliquant l’ensemble du groupe accompagnant habituellement le musicien sur scène. Il y a donc là le petit frère, Sylvain, à la basse six cordes, dont la lourdeur grunge de Blind, le dernier album de son propre groupe, SIZ, se trouve être l’une des couleurs musicales principales de Negative Freak. On retrouve également le grand frère, Rémi – connu également sous le pseudo d’Animalemore – dont les claviers évoquent ceux qui accompagnaient les apparitions d’OVNIS dans les vieux films de science-fiction, en conférant ainsi à l’ensemble une dimension curieusement aérienne, contrebalançant habilement la présence massive des guitares de Thoineau et de Benjamin Monnereau, également tête pensante de Lemon Rose. Enfin, Quentin Plantier, à la batterie, donne une vélocité totalement jouissive à ces douze titres composés, pourtant, de mouvements opposés.

Cette volonté de faire du processus de création un effort partagé débouche sur un album plein de saturation, de dissonances, de trucs complètement zarbis disséminés ça et là et, surtout, aux moments les plus improbables. Sans cesse, la mélodie pop est confrontée à tout ce que son cadre rejette parce qu’il la menace, mais sans que jamais cette démarche apparaisse éprouvante ou incompréhensible. Cette chose un peu monstrueuse qu’est Negative Freak est aussi, il faut bien le souligner avec vigueur, une véritable partie de plaisir. Du gros son produit par des individus profondément originaux, en dehors des normes, mais viscéralement enthousiastes dès qu’ils touchent un instrument. D’emblée, avec WAS Mode, on ne sait effectivement pas sur quel pied danser, le rythme du couplet, comme inachevé, semble nous plonger dans une étrange attente, alors que, l’instant d’après, nous nous retrouvons débordés par un refrain accéléré, frondeur et abordable. Le morceau annonce de façon exemplaire la suite de l’album, tout en tension et refus de céder trop rapidement et facilement aux attentes des auditeurs et auditrices. On trouvera des tornades à l’énergie dévastatrice, comme Rage Is Consuming Me, se terminant toutes sirènes hurlantes, ou le trio infernal I’m Still / Family Time / Snooby, qui propulse dans un ailleurs indéterminé et à une vitesse folle, sa lourde et compacte folie électrique. D’autres morceaux brilleront d’un éclat plus pop, comme Kelso, Infinite Love, ou le formidable White Punk Ass qui clôt l’album, mais leur éclat réjouissant apparaîtra toujours sur un fond dense d’obscurité les maintenant irrémédiablement dans une forme d’ambiguïté intrigante. Entrecoupant ces deux grandes directions, quelques incongruités bien venues dispenseront leur lot de bonnes surprises, ainsi de Don’t Leave The Town, donnant l’impression de naviguer en eaux troubles lesté d’une ceinture de plomb, ou de la ballade baignée d’écho Shut It, avec ses claviers d’un autre temps, dont on ne sait s’ils appartiennent au passé ou à l’avenir.

Th Da Freak, en intégrant spontanéité, immédiateté et rapport à l’altérité dans son mode de fonctionnement, parvient à se renouveler avec fraîcheur tout en préservant son âme de freak. Avec son quinzième album, il continue de faire ce qu’il a en réalité toujours fait, à savoir se mettre en danger en refusant d’envisager les choses deux fois sous le même point de vue, sauf qu’il prolonge ici cet élan par le biais du collectif, ce qui lui donne une force et un souffle inédits. La formidable puissance qui se dégage de tous les morceaux se combine avec un enthousiasme exubérant rendant l’ensemble profondément mobile, fluide, insaisissable, refusant la catégorisation facile. Mais n’est-ce pas cela, au fond, le charme vivifiant de l’étrange ?

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